"L'ange bleu"

Publié le par julus.over-blog.com

L'ange bleu à la main cramoisie qui porte en son sein le germe de la colère est arrivé hier. Il amène avec sa table le sang de ceux qui sont partis. Le gouffre sous mes pieds s'est ouvert et mon regard s'envole vers ses profondeurs. Il plonge au dessus des voiles des arbres qui flottent sur le lac. Une vague attrape avec son filet bleuté ma vue. Je coule, les bulles blanches descendent, le fond est noir. Il regarde vers le haut où l'orage fait fureur. Ici tranquillité, beauté et mort sont regroupées. Le bleu est froid. Il vole ma main et s'enfonce dans le sable. La plage est belle, imposante face au gravier. Le roc lui dominant est pourtant le voisin du petit. D'en haut, le flot doré de l'ange est tombé. Le rouge coule entre les pommiers. Le fruit à la branche se raccroche car elle même s'envole. Sans ailes elle est venue. Sans ailes je suis venu.


Ne faut-il croire que l'aube à ses heures est glorieuse ? Que le soleil en ses mains a donné son destin ? Mais le cercle n'a pas de maître. Il se controle et ses serviteurs le suivent. La couleur de ses yeux, reflétant ses pensées, je n'ai plus que le jardin d'or pour m'échapper. L'ange rouge aux mains marines porte en sa main le germe de liberté. Sur la Terre il laisse tomber la semence. Le vent d'été faisant son office, l'hiver est libéré. Le bleu, le rouge, la main, le sein.


Quand l'herbe et la feuille sont liées, le début de la fin est rapproché. L'écureuil en courant emporte sur son chemin la graine. Il l'enterre. La pluie tombe. Le soleil brille. Un ange passe. Les arbres ressortent. La montgolfière monte. La neige tombe. Un bébé naît. Un peuple gronde. Le ciel est noir, coupé d'éclairs. Un vieillard meurt. On détruit un palais. Une statue saute. Les armes sortent. Les magasins ferment. Les rues sont trouées. Les vitrines brisées. Les institutions bafouées. Certains dans leur tombe se retournent.

 

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